La Guyane a le taux le plus élevé de consommateurs de drogues suivis par les CAARUD en France, avec 44 usagers pour 10.000 habitants, contre 13 en moyenne nationale. En 2021, 940 adultes fréquentaient ces centres, majoritairement pour le crack, suivi de l’alcool et du cannabis. Les CSAPA de Guyane suivent environ 450 adultes et offrent 64 places d’hébergement. L’alcool est la principale addiction, suivi du cannabis et du crack. La précarité y est plus marquée, avec 13% de sans-abri parmi les usagers des CSAPA. Le taux d’équipement en structures d’aide comme les LHSS, LAM, et ACT est six fois supérieur à la moyenne nationale, mais l’accès au logement reste difficile. Les centres d’hébergement sont peu nombreux, avec seulement 4 CHRS offrant 82 places. La demande d’hébergement d’urgence dépasse largement l’offre, avec la moitié des 2370 demandes non satisfaites en 2021.

Cette étude a été réalisée à la demande de l’Agence Régionale de Santé de Guyane. Elle a été rédigée par Sophie BOURGAREL avec l’appui de Bénédicte Marabet. 

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Prévenir les conduites addictives chez les publics précaires

Le CREAI-ORS Occitanie a réalisé une bibliographie sélective intitulée « Prévenir les conduites addictives chez les publics précaires »

Les conduites addictives interrogent des notions de dangerosité des comportements, de risques acceptables par chacun, de libertés individuelles, d’impacts causés par les usages de tiers, de coûts pour la société, ou encore de responsabilités des pouvoirs publics. Les représentations sociales liées aux drogues sont liées aux profils des consommateurs de produits psychoactifs qui leur sont associés. Les populations d’usagers les plus visibles dans l’espace public des grandes villes et les plus exposées dans les médias sont des usagers qui se situent généralement dans un rapport de dépendance au produit et sont confrontés à la précarité sociale et contribuent à façonner les représentations de la population sous l’angle de la stigmatisation. Mais depuis quelques années, la consommation de cocaïne est valorisée quand elle est consommée par de jeunes adultes insérés, voire issus de la jet set. Au-delà de ces représentations, les études récentes montrent que les déterminants sociaux s’avèrent particulièrement importants dans la transition de l’expérimentation à l’usage problématique des produits psychoactifs et leurs usages participent des inégalités sociales de santé. Les inégalités sociales vis-à-vis des conduites addictives sont multifactorielles. Elles peuvent être expliquées par la « sélection par la santé », c’est-à-dire que des conduites addictives peuvent avoir un effet négatif sur la trajectoire sociale des personnes et par la « causalité sociale », c’est-à-dire que des conditions de vie ou de travail défavorables peuvent induire ou aggraver des comportements néfastes pour la santé. Cette bibliographie propose une sélection de références sur le rôle du milieu social dans l’usage des substances psychoactives. Elle commence par fournir des ressources sur les addictions et ses usages, sur la précarité et les profils des consommateurs, puis s’intéresse aux plans, programmes et actions mis en œuvre pour prévenir les conduites addictives chez les publics précaires.