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Résumé :
APPRECIATION DES BESOINS DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP
De nombreuses orientations vers un ESMS non satisfaites
Selon la source, entre 1400 et 1900 orientations prononcées par la MDPH de Guyane n’auraient pas abouti à
un accueil ou un accompagnement en ESMS.
Une sous-évaluation des besoins repérés
Les taux d’allocataires de prestations liées au handicap est très inférieur à la moyenne nationale et dans les
DROM (AAH, AEEH, PCH).
Le nombre d’enfants en situation en double vulnérabilité (ASE + MDPH) est également très inférieur aux
dernières données nationales de la DREES
Dans certains territoires guyanais, l’absence ou la rareté de capacité de diagnostic et d’offre médico-sociale ne
permet pas de rendre visible les besoins de ces territoires (notamment à l’Est et à l’Ouest).
Par ailleurs, la faible appropriation du système d’information Via Trajectoire par les ESMS, freine l’accès à des
données actualisées et fiables des besoins et du suivi des orientations.
ANALYSE DE L’OFFRE DISPONIBLE
Des niveaux d’équipement faibles
Le sous équipement est chronique. Par comparaison au taux national, il manque 400 places chez les enfants.
Les communautés des Savanes et de l’Est Guyanais affichent les taux les plus bas, mais la CCOG affiche le plus
grand besoin en nombre de place : 300.
Les enfants en double vulnérabilité (MDPH+ASE) sont probablement mal repérés.
Plus de 850 places chez les adultes sont à créer, pour atteindre le taux national. Deux communautés de
communes affichent les taux d’équipement les plus faibles : l’Est et l’Ouest guyanais. Soit 34 places à créer
pour les adultes dans l’Est, 400 dans l’Ouest, mais aussi 410 dans la CACL.
Une offre ambulatoire à renforcer
Les CAMSP et les CMPP, par l’attente qu’ils génèrent (proche d’un an en moyenne), induisent des pertes de
chances pour les enfants non accompagnés. Plus de 350 attendraient d’être suivis en 2020. La proportion
d’enfants suivis dans la CCOG est très inférieure à celle de Cayenne.
Pour les SESSAD, les EPCI des Savanes, de l’Ouest comme de l’Est nécessitent d’être mieux équipées. Pour
desservir les communes uniquement accessibles par pirogue, l’Etat pourrait organiser une alternative aux
assurances privées. Parallèlement, 3 SESSAD ne remplissent pas toutes leurs places : ils pourraient modifier
leur offre de service (en termes de public ou de zone d’intervention). Le SESSAD de l’Ouest est marqué par 2
spécificités : moins d’enfants qu’ailleurs bénéficient de diagnostic et la file active, particulièrement fournie, se
traduit aussi par des flux très importants d’enfants sortants.
Chez les adultes, les SAVS-SAMSAH de Guyane sont très spécialisés (déficience sensorielle ou motrice) mais
aucun n’accompagne la déficience psychique. Le SAVS de 40 places n’accompagne que 30 personnes environ.
Un élargissement à d’autres publics ou une relocalisation partielle pourrait être proposée.
Une offre maigre en établissement
Chez les enfants, le taux d’équipement en IME est plus de 2 fois plus faible qu’en France entière. Un des 3 IME
a pourtant des places disponibles : il fonctionne essentiellement avec un public d’Etablissement pour Enfants et
Adolescents Polyhandicapés (EEAP). Un autre est spécialisé dans l’autisme. Au final, un seul IME est généraliste
dans sa clientèle. Les 16-17 ans sont nombreux, comme dans l’ITEP, et vont bientôt être demandeurs d’une
orientation pour adulte. Malgré un taux faible en place d’ITEP, il reste des places à installer. A Roura, l’Institut
d’éducation motrice n’a installé que 32 places sur 60. Des relocalisations de places dans l’ouest pourraient être
réalisées. En effet, la faiblesse de l‘équipement à l’Ouest amène la plateforme GCSMS Handicap à compter
plusieurs centaines de jeunes en attente d’accompagnement. Enfin, seul un PCPE fonctionne selon l’esprit de la
loi, quand les autres sont organisés comme des unités d’enseignement externalisées.
L’offre d’hébergement pour les adultes en situation de handicap est presque 4 fois moins importante que le
taux de la France entière. Cette faiblesse des taux concerne toutes les catégories d’établissement. On ne
compte aucun foyer d’hébergement pour travailleurs d’ESAT, aucun foyer d’accueil médicalisé, et le seul foyer
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de vie propose seulement de l’accueil de jour à des usagers dont beaucoup de familles vieillissent. Les 2 MAS
ont, elles aussi, des listes d’attente. On repère aussi des structures qui accueillent jusqu’à 5 adultes : le SAJA sur
la CACL, mais aussi le service expérimental de l’Ouest, qui malgré ses 39 places, n’a pu accueillir que 6 usagers
autistes. La plateforme Rétablissement est l’unique offre pour déficients psychiques. Le Centre ressource
autisme semble structurellement sous-dimensionné, et peine à effectuer ses missions faute de moyens
humains, alors qu’il pourrait être une ressource pérenne de qualité pour la formation.