Nous avons tant à nous dire !
Paroles de l’enfant, paroles à l’enfant, entendons-nous !
Bien avant sa naissance les futurs parents parlent au bébé avec tendresse, ils parlent de lui à leur entourage, aux professionnels partageant la préoccupation de son développement. Voilà que la préoccupation devient inquiétude et que l’annonce vient objectiver une différence. Comment exprimer l’indicible ?
Le bébé s’exprime bien avant le langage par le regard, les mimiques, les cris… Comment décrypter ces expressions fugaces complexes ? Il n’est pas facile de parler au bébé, au petit enfant quand les paroles des médecins, des professionnels de la petite enfance viennent en écho perturber la spontanéité des parents. Et quand l’enfant grandit, au sein de sa famille, dans son environnement social, scolaire, ses copains et les professionnels, qu’entendons-nous de ce qu’il exprime, manifeste? Que dit-il des contraintes qui lui sont imposées au quotidien ? Qu’entend-il ? à son sujet ? Parle-t-on de lui ou de sa différence ? De son handicap ?
Ecouter, entendre, comprendre et prendre en compte la parole de l’enfant, une impérieuse nécessité sur le chemin du développement, à tout âge. Répondre à ses questions sur la différence, entendre sa souffrance et parler vrai, trouver les mots justes.
Parents et professionnels ne sont pas toujours en phase et l’enfant le ressent. Jusqu’à quel point les parents sont-ils entendus ? Se sentent-ils autorisés à dire leurs doutes, leurs désaccords, leurs inquiétudes ? Et pour nous, professionnels, quel chemin nous reste-t-il à parcourir ? Enfants, parents et professionnels vivent la nécessité que circule une parole compréhensible, une parole juste, bienveillante, porteuse d’humanité.
C’est à ces échanges authentiques, centrés sur l’émergence de la parole de l’enfant, sur l’écoute et la compréhension de cette parole et de celle de ses parents que nous invitent les organisateurs de ces journées de l’ANECAMSP.
Nous avons tant à nous dire !